• Né à Paris 75014 le 16 juillet 1947
  • Domicilié : 4 allée Florent Schmitt 92110 SAINT CLOUD
  • Décédé à Paris 75014 le 22 février 2021

François FAURE a désigné la Fondation de France légataire universel et exécutaire testamentaire chargé de délivrer les legs particuliers :

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à l'École alsacienne, Paris
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à Mines Nancy
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à l'Université de Stanford, Californie
Sur les traces d’un homme discret. Tous les témoignages concordent : François était un homme discret, affable et distingué. Il incarne parfaitement « l’expert » qui a consacré sa vie à faire progresser un domaine métallurgique indispensable aux centrales nucléaires.

ses études

François FAURE était en math sup avec Elie MESSECA au lycée SAINT LOUIS en 1964 -65 et celui-ci le confirme, c’était déjà un étudiant très sérieux.

Israel SZTEJNHORM étudiant de la même promotion témoigne :  » J’ai fait la connaissance de François Faure en première année, car on a fait ensemble un stage ouvrier à Pagny sur Moselle (Carbone Lorraine). C’était un garçon effectivement à la fois réservé et d’une très grande gentillesse. «  On peut le voir à gauche sur la photo ci-dessous prise durant le spectacle de « l’extrême onction » donné par la promo 66 en 1969.

Après ses études à l’Ecole, il part faire une thèse de métallurgie à STANFORD, deux infimes traces données par Patrice BACHY :  » À Portland, Oregon, un samedi matin d’août 1968, j’ai retrouvé François FAURE devant la gare routière «  et Jean-Paul LAVERGNE ajoute :  » À Portland, il devait avoir la caméra que je lui avais prêtée pour son voyage. Je garde un souvenir chaleureux de nos échanges avec François pendant nos études à Nancy. Le dialogue avec lui était facile mais jamais superficiel, nos trajectoires ne se sont hélas plus croisées depuis la sortie de l’école. J’ai toujours la caméra et j’ai souvent pensé à lui en la voyant, il garde pour moi l’âge que nous avions à la fin des années 60 et reste une part de notre jeunesse, en berne de sa disparition. « 

(de gauche à droite, François FAURE, Jean-Jacques RONSAC, Jean-Félix CUSTOT)

ses collègues de travail

François Faure était un métallurgiste spécialisé dans les alliages utilisés dans les centrales nucléaires, particulièrement l’inconel, alliage de nickel de chrome et de fer.

Patrice RENAUT éclaire les débuts de carrière de François :  » Après avoir fait l’école des Mines de Nancy François est parti aux Etats Unis continuer ses études, puis il est revenu en France pour travailler à l’IRSID de St Germain où il y rencontre Yves MEYZAUD, un centralien. Je crois me souvenir que c’est Yves qui le fait entrer chez Framatome. Quand je suis arrivé fin 1989 François était expert soudage dans la section Métallurgie). En plus d’être un excellent métallurgiste il avait des qualités humaines que j’ai particulièrement appréciées. « 

Marie-France CIPIERE écrit :  » C’est François qui m’a embauchée et qui a été mon mentor lorsque je suis arrivée dans la section EESM de Framatome. C’était un expert en soudage, il m’a introduite auprès de cette communauté très masculine et j’ai pris sa place au sein de l’IIW (Institut International du Soudage). C’est également grâce à ses contacts avec le TWI en Angleterre que nous avons effectué de nombreuses campagnes de détermination des contraintes résiduelles, par la méthode du trou incrémental, sur des composants en alliage 600 base nickel dans le cadre du dossier des « zones en Inconel » qui a largement occupé Framatome pendant plusieurs années. François était quelqu’un de très généreux, aussi bien en ce qui concernait son temps donné à expliquer les sujets techniques que dans sa vie personnelle. « 

Virginie Pasquier confirme :  » Je l’ai également très bien de 2004 à 2008, lorsqu’il est parti à la retraite. François Faure était effectivement très gentil. Parmi ses sujets de discussion, il aimait beaucoup échanger sur l’histoire de Framatome et de l’industrie métallurgique française. Il avait de très importantes connaissances sur le soudage et je me souviens de nombreuses discussions avec lui sur ce sujet. Son legs à l’école des Mines de Nancy est une preuve son attachement à la transmission des connaissances. « 

Miguel YESCAS :  » J’ai connu François après son départ en retraite en 2008. Il a continué à travailler en tant que Expert Connect pendant environ 3 ans. Il était très gentil et il connaissait beaucoup de choses sur la métallurgie de soudage, les contraintes résiduelles, les LBM, le soudage Temper Bead… J’ai eu la chance de profiter de ses connaissances lors d’une série de 9 séances de Mentoring avec lui sur ces aspects. « 

Pierre JOLY :  » François a été mon chef de section dans les années 90. Auparavant il était expert en métallurgie du soudage et il me semble qu’il l’est resté jusqu’à la fin de sa carrière. Il avait, développé avec des partenaires en Angleterre, des méthodes de caractérisation des contraintes résiduelles, dans les soudures. Ce domaine des contraintes résiduelles était un peu son « dada » et ses connaissances avaient été précieuses au moment des crises des zones en Inconel en particulier la fuite sur le couvercle de BUGEY (en 92 je crois). Il avait une grande culture ; connaissait et comprenait bien la culture anglo-saxonne ; il lisait et voyageait beaucoup, et bien sûr il adorait et connaissait bien les états unis. Le legs qu’il fait à l’Ecole des Mines de Nancy montre son attachement à la formation des jeunes, et je pense que c’est une preuve de sa gentillesse et de son humanisme. « 

Avec ses collègues de Framatome (Alain CHABENAT, Dominique PIERRON, André THOMAS, Claude GUYON) François FAURE a déposé des brevets pour l’alliage du fil de soudure pour l’inconel 690 qui remplace l’inconel 600 qui posait des problèmes pour les couvercles de cuve des réacteurs nucléaires. (brevets français et européens FR2845098A1, EP03291821A1, EP1408130B1).

Des hommages d'anciens de l'Ecole :

Jean François SAUTIN N 1967 (ancien de Lafarge) :  » Ces témoignages sont riches d’enseignement sur ce qui fait la qualité d’une vie et d’une carrière – les relations humaines qui sont la clé de la motivation des équipes et la transmission d’une passion et d’un savoir, mais aussi – comme le parcours de François Faure le montre – tous ces savoir-faire pointus dans la complexité de nos activités humaines, que bien peu de gens imaginent de l’extérieur. Nous sous-estimons facilement ce que font les autres, e.g. l’idée même d’une expertise nous étonne pour quelque chose qui semble a priori plutôt simple : la soudure. J’ai moi-même eu l’opportunité d’engager un expert en transport de minerai en carrière dans une équipe d’assistance technique que je dirigeais – nous cimentiers avions tendance à juger le mouvement de nos camions en carrière comme très secondaire par rapport à la noblesse de nos pyro-processes… Cet expert m’avait vite expliqué que si les grandes mines à ciel ouvert opéraient comme des cimentiers elles seraient toutes en faillite ! J’ai toujours retenu la leçon… »

Réné MARTINANT DE PRENEUF N 1967 (ancien de AREVA) :  » Je renchéris sur toi Jean-François: les procédés de soudage, et les contrôles et qualifications qui vont avec,  sont des technique extrêmement complexes et multiformes. Elles sont traitées en abondance dans les codes de construction comme l’ASME ou le RCC-M et sont au cœur de la mécanique de la rupture et des études de sûreté. Ce sont effectivement des disciplines de base de Framatome, à l’origine un chaudronnier.  Il y a eu plusieurs crises qui ont porté ces questions au premier plan, en particulier la fragilisation sous irradiation des zones en INCONEL 600 sur les tubes de générateurs de vapeur et les pénétrations des couvercles de cuve qui ont amené à leur remplacement, les défauts sous revêtement des cuves qui a entraîné des programmes de surveillance particuliers…Tout cela s’est produit dans les années 80-2000 et notre camarade y a sûrement été mêlé de très près. François FAURE a été sûrement un de ces experts qui ont fait la solidité de la société et du programme nucléaire français. « 

Jean Pierre CROSSE  N 1967 (délégué général de la Fondation Mines Nancy) :  » J’ai croisé François en 2019 sans savoir qui il était. Nous nous sommes retrouvés côte à côte par hasard sous les tribunes du Stade Marcel Picot à Nancy lors de la soirée du centenaire organisée par les élèves en Mai 2019. L’ambiance estudiantine était chaleureuse mais très bruyante et nous n’avons pu échanger que quelques mots en nous quittant… Mais cela a suffi pour retrouver dans ma mémoire l’image présente dans tous les commentaires précédents. Gentillesse, sourire, discrétion, humanisme… »

merci encore françois pour l'école.